En l’état actuel des connaissances médicales, le diabète de type II est une affection incurable qui, si elle n’est pas soignée ou mal soignée entraîne inévitablement à plus ou moins longue échéance des complications extrêmement sérieuses. Il en existe plusieurs types :

Complications vasculaires

Les atteintes macro-vasculaires (macro-angiopathie) touchent les artères coronaires avec un risque d’infarctus du myocarde, les artères cérébrales avec un risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et les artères des jambes avec un risque d’artérite oblitérante. En outre, chez les diabétiques, les accidents ischémiques de type infarctus passent souvent inaperçus car silencieux (peu ou pas de douleurs thoraciques). Or, leur risque cardio-vasculaire est entre deux et cinq fois plus élevé (en fonction des autres critères de comorbidité) que celui de la population générale. Lorsque survient un accident vasculaire cérébral (AVC) chez un diabétique, son pronostic est sensiblement moins bon avec un risque accru de complications vasculaires, en particulier chez le sujet jeune. Quant aux artériopathies des membres inférieurs, le fait qu’elles s’accompagnent fréquemment d’atteintes neurologiques qui les rendent relativement indolores favorise une possible évolution vers la gangrène. N’étant plus irrigués, les tissus se nécrosent et l’amputation des orteils, puis du pied, voire du mollet ou de la jambe entière, devient inévitable. Le diabète de type II est la première cause d’amputation non traumatique.

Au niveau des petites artères, appelées capillaires, l’excès de sucre présent dans le flux sanguin tend à cristalliser et à obstruer ces minuscules vaisseaux (micro-angiopathie), en particulier dans la rétine (rétinopathie diabétique) et dans les reins (glomérulopathie), ce qui peut conduire à une insuffisance rénale chronique et la nécessité de dialyser. Cette toxicité du glucose active le système rénine-angiotensine et augmente l’adhésivité des plaquettes, entre autres méfaits. Le diabète de type II est la première cause de cécité non traumatique.

Un tableau clinique peu réjouissant, surtout quand s’y adjoint, comme cela arrive couramment, un syndrome métabolique (conjonction d’un surpoids ou d’une obésité, en particulier abdominale, d’une hypertension artérielle et/ou d’une dyslipidémie telle qu’hypercholestérolémie ou hypertriglycéridémie) qui vient aggraver les risques cardio-vasculaires associés au diabète de type II. Or 70 à 90 % des diabétiques de type II sont également hypertendus et 55 à 70 % d’entre eux affichent aussi une dyslipidémie (excès de lipides dans le sang). Les conclusions de l’étude DESIR (Données épidémiologiques sur le syndrome d’insulino-résistance) sont sans appel à cet égard : tous les facteurs de risque cardiovasculaires augmentent de façon linéaire avec l’élévation de la glycémie et diminuent dès que l’on fait baisser celle-ci. Le sucre possède de surcroît un effet inflammatoire direct sur les tissus cardio-vasculaires. On ne saurait donc trop insister sur le caractère néfaste d’un déséquilibre de la glycémie sur le cœur et les vaisseaux sanguins (on notera en outre que ces complications cardio-vasculaires commencent à se développer dès le stade du prédiabète).

Complications neurologiques

Des atteintes neurologiques (polynévrite) peuvent également se produire, principalement au niveau des nerfs périphériques, avec une prévalence accrue dans les membres inférieurs : douleurs ou au contraire insensibilité de la plante des pieds.

Les autres risques

Également touché : l’appareil génito-urinaire avec notamment des troubles de l’érection chez l’homme. L’impuissance figure parmi les complications classiques et fréquentes du diabète de type II installé et ce dernier représente la première cause d’impuissance. On observe aussi parfois des troubles digestifs ou végétatifs (hypotension orthostatique), ainsi que des complications infectieuses cutanées, urinaires et dentaires. Des recherches récentes indiquent en outre que le diabète augmenterait de surcroît le risque de décès lié à une pathologie rénale (+300 %) ou hépatique (+136 %), à une maladie infectieuse (+139 %) ou à un cancer (+25 %), le risque de cancer du foie s’accroissant de 116 %, celui de cancer du pancréas de 51 %, celui de cancer des ovaires de 45 %, celui de cancer de la vessie, du colon ou du rectum de 40 %, celui de cancer des poumons de 27 % et celui de cancer du sein de 25 %. Au total, on estime qu’un quadragénaire américain diabétique perd 11,6 années d’espérance de vie (18,6 si l’on prend en compte les critères de qualité de vie) ; pour les femmes, ces chiffres sont respectivement de 14,3 et de 22 années.

Heureusement, toutes ces complications peuvent être prévenues par une bonne régulation du taux de sucre sanguin… et plus efficacement encore si l’on réagit en amont, au stade du prédiabète, afin d’éviter de basculer dans le diabète de type II avéré.